Dès que vous êtes harcelé ou victime d’une infraction pénale, vous devez déposer une plainte. Et ce, auprès du service de police le plus proche de chez vous. La déposition est ensuite transférée vers le Procureur de la République. En effet, ce dernier a le pouvoir de poursuivre cette affaire selon la gravité des faits ou classer le dossier. Dans quelle mesure une plainte est-elle classée sans suite ? C’est à cette interrogation que nous apporterons des éléments de réponses dans cet article.
Plan de l'article
- Que pouvons-nous comprendre par classement sans suite ?
- Quelles peuvent être les raisons d’une plainte classée sans suite ?
- Comment savoir qu’une plainte est classée sans suite ?
- Comment contester un classement sans suite ?
- Quid du recours hiérarchique ?
- Quels sont les droits des victimes dans le cas d’une plainte classée sans suite ?
- Quelles sont les conséquences d’un classement sans suite pour le plaignant ?
Que pouvons-nous comprendre par classement sans suite ?
Un classement sans suite désigne l’abandon des poursuites judiciaires malgré la déposition enregistrée par la victime. Et ce, au poste de police. Aussi, c’est une décision de justice délibérée par le Procureur de la République selon le code de procédure pénale. Autrement dit, le classement sans suite est la décision prise par le Ministère public (procureur). Et ce, de ne pas poursuivre l’auteur présumé d’une infraction, selon les articles 40 et suivants du CPP. Entendez par CPP, Code de Procédure Pénale. Soulignons que la procédure pénale recouvre l’ensemble des règles relatives à la recherche et au jugement de personnes soupçonnées. Et ce, d’avoir commis une infraction.
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Quelles peuvent être les raisons d’une plainte classée sans suite ?
Il existe plusieurs raisons qui poussent le Procureur de la République à classer une plainte. Et pour cause, une plainte est classée sans suite lorsqu’il y a insuffisance de preuves. C’est également le cas si l’auteur du crime est inconnu. Il se peut aussi que le délai d’action en justice soit expiré. En effet, cette situation intervient dans le cas où une plainte est été portée après prescription des faits. De plus, une plainte est classée sans suite si le délit est trop minime. Dans ce cas, le Procureur considère que le délit n’est pas assez grave pour y donner une suite favorable au plaignant. Enfin, une plainte est classée sans suite si la victime a retiré sa plainte ou si elle est décédée.
Comment savoir qu’une plainte est classée sans suite ?
Il existe un délai bien précis de traitement d’une plainte. Selon l’article 85 du CPP, un plaignant ne pourra se constituer partie civile qu’après 3 mois rigoureusement suivant sa plainte. Ainsi, sachez qu’un dossier a été classé sans suite. Et ceci, s’il s’est passé plus de trois mois et que le plaignant n’y a pas eu de suite. En outre, le plaignant devrait recevoir aussi un courrier, de la part du procureur de la République. Et ce, notifiant ainsi ledit classement sans suite.
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Par ailleurs, il est à noter que le classement sans suite n’est pas irrévocable. En effet, il est susceptible d’être rouvert dès que vous détenez des preuves concrètes à l’encontre du suspect. Ce qui signifie que le Procureur a la possibilité de revenir sur sa décision. Et ce, en vue d’exercer des poursuites contre ledit suspect.
Comment contester un classement sans suite ?
Le plaignant a la possibilité de contester le classement sans suite de sa plainte. Ainsi, le plaignant a notamment deux possibilités qui s’offrent à lui. Et ce, s’il est certain d’avoir été victime d’une infraction pénale et qu’il désire absolument que la justice passe. Pour cela, il doit prendre un avocat et a la possibilité :
- soit se constituer partie civile,
- ou soit faire citer directement l’auteur de l’infraction s’il le connait. Et ce, devant le tribunal correctionnel la citation directe.
Dans les deux cas, il lui sera demandé de consigner une certaine somme d’argent. Et ce, fixée notamment par rapport à ses revenus. De ce fait, il va ainsi « forcer » l’action publique. Ce qui fait qu’il y aura soit une instruction soit un procès. Néanmoins, il importe de souligner que si la démarche du plaignant s’avère être abusive, il risque de perdre sa caution. Aussi, il risque d’être attaqué en dénonciation calomnieuse. Pour éviter cette situation, il devra consulter un avocat.
Quid du recours hiérarchique ?
Le recours hiérarchique est une procédure par laquelle un plaignant peut passer. Et ce, afin d’avoir satisfaction face à un classement sans suite de son dossier. Par ailleurs, le procureur de la République reste le responsable en charge de la gestion des plaintes. Cependant, ce dernier est sous l’autorité hiérarchique du procureur Général. Ainsi, le plaignant a la possibilité de saisir directement ce dernier. Celui-ci pourra à son tour, sommer le procureur de la République a approfondi l’enquête.
Quels sont les droits des victimes dans le cas d’une plainte classée sans suite ?
La situation peut être délicate pour les victimes d’une plainte classée sans suite. Pensez à bien souligner que ces dernières bénéficient de certains droits qui peuvent leur permettre de faire valoir leurs intérêts.
La victime a le droit d’être informée du classement sans suite et des raisons qui ont conduit à cette décision. Cette information doit lui être communiquée par écrit afin qu’elle puisse en prendre connaissance de manière officielle. Pensez à bien exercer son droit à l’information et ainsi comprendre les motifs du classement sans suite.
La victime a aussi le droit de demander des explications sur les raisons du classement sans suite. Si elle n’est pas satisfaite des explications fournies, elle peut faire appel à un avocat qualifié dans ce domaine pour l’assister dans ses démarches.
Pensez à bien noter que dans certains cas, la victime peut exercer son recours hiérarchique. Ce recours consiste à saisir une autorité supérieure au service ou à l’institution ayant procédé au classement sans suite afin que celui-ci soit réexaminé. La demande doit être formulée par écrit et comporter tous les éléments nécessaires pour étayer la requête.
Pensez à bien préciser que le recours hiérarchique ne garantit pas automatiquement un changement de décision. Cela offre une possibilité supplémentaire aux victimes pour contester le classement sans suite initial et obtenir une nouvelle évaluation du dossier.
Il est recommandé aux victimes de se faire accompagner par un avocat spécialisé en droit pénal qui pourra les conseiller et les orienter dans leurs démarches. L’avocat pourra aussi agir en tant que représentant de la victime lors des différentes procédures administratives ou judiciaires.
Il est primordial d’encourager les victimes à exercer leurs droits et à ne pas hésiter à demander des explications sur le classement sans suite. Cela peut permettre d’éviter une possible impunité et contribuer ainsi au renforcement de l’accès à la justice pour toutes les parties impliquées.
Quelles sont les conséquences d’un classement sans suite pour le plaignant ?
La décision de classer une plainte sans suite peut avoir des conséquences considérables pour le plaignant. Cela peut saper sa confiance envers les autorités chargées de l’enquête et du maintien de l’ordre. Le sentiment d’injustice peut s’installer, laissant le plaignant se demander si sa voix a été entendue ou si son affaire a été traitée avec sérieux.
Un classement sans suite peut affecter la réputation du plaignant. Lorsque cette information est rendue publique, il est possible que des doutes soient jetés sur ses accusations et que certain.e.s lui portent préjudice en remettant en question sa crédibilité. Cette situation est particulièrement préoccupante dans les cas où la plainte concerne des infractions graves telles que les agressions sexuelles ou les violences domestiques.
Sur un plan plus personnel, le classement sans suite peut entraîner une détresse psychologique. Le processus de dépôt d’une plainte demande souvent beaucoup de courage et implique déjà une part importante d’anxiété. Si ensuite cette démarche aboutit à un classement sans suite, cela risque de fragiliser encore davantage le plaignant qui pourrait se sentir dévalorisé et impuissant face à ce manque apparent de prise en compte.
Il faut aussi noter que le classement sans suite ne signifie pas nécessairement qu’il n’y a pas eu violation des lois ou absence totale d’infraction. Cela souligne plutôt qu’à ce stade précis de l’enquête, il n’existe pas suffisamment de preuves pour engager des poursuites.